Alain Vidal
Limites planétaires et résilience : « faire corps » avec notre écosystème
Alain Vidal
Mon propos ici n’est pas d’explorer de façon exhaustive le concept de résilience ni de revisiter les deux visions du monde qui s’opposent en écologie. Mais plus modestement, et autour de l’idée de « faire corps »,de contribuer de ma place de chercheur dans le domaine de la gestion de l’eau pour l’alimentation et l’environnement, à une réflexion sur les moyens de poursuivre un développement harmonieux entre Nord et Sud, tout en « faisant corps » avec l’écosystème planétaire. Et l’eau est sans doute ce qui « lie » le mieux les composantes et les acteurs de cet écosystème :« Pour transformer le Monde, le sage commence par résoudre le problème de l’Eau » (Lao Tze)
Nous revisiterons donc quelques cas d’écosystèmes et de sociétés pourtant les plus vulnérables de pays en développement, qui illustrent le rôle important des autochtones dont la subjectivité « dit » l’eau et la terre mieux que quiconque. Puis nous tenterons de dégager quelques principes pour que notre société puisse mieux « faire corps » avec « son » écosystème.
Limites planétaires et anthropocène Histoires d’eau
Considérons tout d’abord ce qui se produit quand l’homme franchit les limites planétaires, au travers de quelques “histoires d’eau”.
L’irrigation commence semble-t-il il y a 5000 ans en Mésopotamie, berceau de notre civilisation qui, comme son nom l’indique, se trouve entre deux fleuves, le Tigre et l’Euphrate. Dans cette plaine, pratiquement plate depuis ce qui est aujourd’hui le Kurdistan jusqu’au Golfe Persique, ces fleuves ont répandu par leurs crues successives les riches alluvions transportées depuis les montagnes d’Anatolie. Ils sont alimentés en hiver par les pluies abondantes qui tombent sur l’Anatolie, et en été par la fonte des neiges. En 3000 avant JC, les Sumériens y constituent progressivement une « société hydraulique », qui va permettre de produire un excédent de nourriture issu de l’agriculture irriguée, et ainsi de reconvertir la main d’œuvre vers des activités non agricoles. Ainsi se constituent de nouvelles classes sociales et l’artisanat se développe. Mais bientôt, des problèmes apparaissent qui ne sont pas sans rappeler les enjeux d’aujourd’hui. Une sécheresse climatique sans précédent historique – un changement du climat comme celui qu’on observe aujourd’hui – sévit dans la région entre 2200 et 1900 avant JC, contraignant les populations nomades du nord de la Mésopotamie dont les pâturages se transforment en steppe aride, à migrer vers les plaines fertiles du sud, où le manque d’eau commence aussi à se faire sentir : les cultures ont soif, les sels contenus dans le sol ne sont plus lessivés vers le bas et les sols se stérilisent. Ainsi, l’empire akkadien, qui a succédé à l’empire sumérien, s’effondre.
Plus près de nous dans le temps, des sociétés entières connaitront le même sort, également pour des raisons climatiques. Ainsi, les Indiens Hohokam qui peuplaient les plaines de l’Arizona et y avaient constitué une société sédentaire basée principalement sur l’agriculture irriguée, disparaissent progressivement à partir de 1325 de notre ère, à la suite d’une série d’inondations et de sécheresses, auxquelles leurs systèmes ne permettaient pas de faire face, et qui rappelle aujourd’hui les alternances dues au phénomène d’El Niño / La Niña que connaît régulièrement le continent américain.
Enfin, autre aspect important, des sociétés se sont également effondrées sans intervention du climat, mais simplement par l’intervention de l’homme. Il semble en effet que la civilisation mésopotamienne, sédentaire, après une nouvelle longue période de prospérité au début de notre ère, se soit effondrée après la conquête arabe de 639, principalement à cause des changements culturels apportés par les bédouins arabes, par tradition nomades, donc “miniers ». L’exploitation minière d’une ressource consistant à épuiser cette ressource, puis à repartir vers d’autres ressources exploitables, c’est à dire la négation exacte de ce qu’on appelle aujourd’hui le développement durable.
Ainsi l’histoire nous apprend-elle que la prospérité des civilisations repose souvent sur leur maitrise de l’eau, mais aussi que cette « artificialisation du milieu naturel » (disposer toute l’année d’une eau qui naturellement serait absente pendant la saison sèche), le plus souvent, centralisée et contrôlée par une structure étatique, les rend plus sensibles aux changements climatiques, d’une part, et, d’autre part, à l’action de l’homme et la façon dont il considère la ressource qui lui est confiée.
Il arrive également qu’un socio-écosystème retrouve son équilibre après une forte perturbation. Prenons l’exemple du bassin du Nam Songkhram, un affluent du Mékong situé au Nord-Est de la Thaïlande (Blake et al., 2009 ; Vidal et al., 2010) qui ressemble en plus petit au Tonlé Sap au Cambodge. Localement appelé « Paa Boong Paa Tham » (forêt inondée saisonnièrement), il s’agit d’un « paysage aquatique » très productif, du fait du système de pêche-chasse-cueillette qui permet aux populations locales de dégager un revenu supérieur à 1000 $US annuels par foyer. Mais depuis plusieurs décennies, ce paysage est remis en cause par les autorités locales: la succession de crues et sécheresses sont vues comme les principaux freins au développement, alors que la pulsation de la crue est la source-même de la productivité de ces zones humides. Tandis que la menace d’une « Water Grid » et d’autres grands projets plane sur le futur de ces zones, force est de constater que la dernière tentative de “rationalisation” des années 1990 y a échoué suite à la crise économique en Asie du Sud-Est. Les populations locales, qui avaient été forcées de céder leurs terres pour “bénéficier” d’un travail de salarié agricole sur de grandes exploitations industrielles peu rentables, et pour certaines de s’exiler dans les villes, sont revenues sur place et le« Paa Boong Paa Tham » a repris ses droits et sa fonction productive.
Ainsi, c’est l’introduction de (ou le retour à) plus de flexibilité, et non un contrôle centralisé, qui conférent une capacité à résister aux chocs et aux changements extérieurs : c’est un des éléments essentiels du concept de résilience que nous considérerons plus loin.
Peut-on mesurer nos « limites planétaires » ?
Face à ce que nous apprend l’histoire des effondrements conjoints (ou à tout le moins des crises) des civilisations et de leurs écosystèmes, il était donc légitime de tenter d’analyser les tensions actuelles sur notre écosystème planétaire.Depuis le « Principe Responsabilité » d’Hans Jonas (Jonas, 1937), l’homme a l’intuition d’être tout proche de dépasser certains points critiques des équilibres de notre écosystèmes planétaires, le plus médiatique de ces deux dernières décennies étant le taux de CO2 atmosphérique, principal gaz à effet de serre, produit notamment par l’activité humaine et contribuant au réchauffement climatique.
Mesurer ces points critiques, ces « limites planétaires », peut donc être un moyen séduisant de savoir « où nous en sommes ». Une difficulté pour mesurer ces limites étant notre bon vieux principe d’incertitude de Heisenberg, puisqu’en écologie, l’homme qui observe son écosystème (sauf lorsqu’il s’agit d’un écosystème vierge de toute activité humaine, ce qui est de plus en plus rare) en modifie ses caractéristiques par son activité-même. Ce n’est donc que récemment qu’une équipe internationale (Rockström et al., 2009) a tenté de s’affranchir de l’activité humaine en observant les temps géologiques récents (Figure 1). Ainsi la mesure des variations de l’isotope 18O de l’oxygène, un marqueur des variations de température montre qu’après 90 000 ans de fortes variations de la température moyenne du globe (bien supérieures à celles que nous connaitrions au cours du XXIème siècle), marquée par les grandes migrations de la préhistoire, notre monde est entré dans une période beaucoup plus stable, appelée holocène, permettant la sédentarisation des civilisations et la naissance de l’agriculture.
C’est ainsi que Rockström et al. (2009) ont été amenés à définir 9 variables-clés de notre écosystème planétaire, ainsi que leurs limites (Figure 2) qui définissent « un espace sécure d’activité[1] » . Il est aujourd’hui reconnu que l’homme joue un rôle essentiel dans l’évolution récente de ces variables, ce qui a amené la communauté internationale à reconnaître que l’humanité était entrée dans une nouvelle ère géologique appelée « Anthropocène », dont le moteur principal est l’activité humaine. Notons au passage que les « climato-sceptiques » ne remettent en cause le rôle de l’activité humaine que la seule variable « changement climatique » !
Que nous disent ces limites planétaires au regard de notre activité humaine? Prenons l’exemple de l’agriculture, dont l’enjeu actuel est de nourrir demain (en 2050) une planète peuplée de 9 milliards d’individus. Si l’évolution actuelle des régimes alimentaires se poursuit, notamment dans les pays émergents et, demain, dans les pays en développement, cette population mondiale consommera deux fois plus de denrées alimentaires qu’aujourd’hui, selon les derniers chiffres de la FAO (Kastner et al., 2012). Si notre agriculture veut se fixer comme objectif de rester en deçà des limites planétaires d’ici 2050, il faut qu’elle devienne un puits de CO2 (elle en est aujourd’hui une source nette, contribuant à 35% des émissions de gaz à effet de serre), qu’elle limite ses rejets d’azote et de phosphore, qu’elle ne soit plus un facteur de réduction de la biodiversité, et qu’elle n’augmente quasiment pas sa consommation en eau. Cela semble difficile voire impossible, même en agriculture biologique… Il est alors légitime de se demander s’il ne faudra pas développer de nouveaux modes de consommation alimentaire.
« Faire corps » : entre progrès et responsabilité
Si le débat n’est pas nouveau, les changements planétaires qu’entraîne aujourd’hui l’activité humaine nous conduisent à nous interroger sur les chemins possibles pour continuer de « faire corps » avec notre écosystème planétaire. Ainsi il est bon de se rappeler les questions posées par Hans Jonas (op. cit.) opposant les notions de progrès et de responsabilité, et qui tendent à en rester à un « principe de précaution » qui limiterait considérablement le progrès. Et plus proche de nous, le généticien Axel Kahn, résolument un homme de progrès mais qui nous rappelle que « la réalité anthropologique de l’homme, c’est d’être de plus en plus puissant et de plus en plus savant, alors que sa sagesse n’évolue pas au même rythme » (Futura-Santé, 2007)
Aussi peut-on se demander s’il faut dès à présent revoir nos modes de consommation et axer nos comportements et nos politiques sur la préservation de nos écosystèmes ? Ou croire aux promesses des innovations technologiques qui nous permettraient de trouver un nouvel équilibre au-delà de ces limites planétaires ?
Quelle résilience pour notre écosystème planétaire ? Explorons à présent comment le concept de résilience socio-écologique peut nous donner quelque pistes pour répondre aux questions précédentes.
La résilience socio-écologique: un outil pour un progrès responsable
Introduit en écologie par Holling (1978), le concept de résilience a ensuite été adapté à l’étude des systèmes socio-écologiques que sont la plupart des systèmes urbains ou ruraux.Une bonne définition de la résilience socio-écologique est sans doute celle de Walker et al. (2004) :
« La résilience est la mesure de la capacité d’un système à résister aux chocs et à subir un changement tout en retenant les mêmes structure et fonctions » (sociales et écologiques).
Ce concept, mis en lumière dans l’exemple précédent du « Paa Boong Paa Tham » en Thaïlande, permet de mieux prendre en compte les différentes composantes d’un « écosystème social » lorsque celui-ci doit faire face à différentes pressions locales et globales (climat, économie, démographie, migrations…), et notamment de représenter les différents états possibles de ce système ainsi que leurs avantages et leurs inconvénients (Figure 3).
Par exemple, pour une zone d’élevage en région semi-aride, si la variable d’état (ecosystem state) est la disponibilité en eau (de pluie), la fertilité du sol (surfaces grisées) tant qu’elle reste suffisamment élevée va permettre de faire face aux variations climatiques des précipitations (la « boule » noire restera dans le creux de gauche). Mais si cette fertilité se détériore (par exemple baisse de la matière organique dans le sol, qui se traduit par l’évolution de la surface en grisé), une perturbation même mineure (climatique ou autre) peut entraîner une évolution majeure du système (la boule se déplace vers la droite), avec possibilité ou non de revenir en arrière. La résilience mesure alors la capacité du système de retenir sa structure et ses fonctions dans ce nouvel « état » : par exemple de maintenir une structure villageoise dont l’élevage assure les revenus et la sécurité alimentaire, ou d’évoluer vers de nouvelles sources de revenu (agro-tourisme par exemple), plutôt que de voir une partie de la population migrer vers les villes à la recherche d’un revenu.
Le « Cattle Corridor » recouvre le tiers ouest de l’Ouganda. Les pâturages s’y sont fortement dégradés à cause principalement de leur surexploitation (Figure 5a). Et bien que les précipitations semblent suffisantes, toutes les tentatives de ré-établissement de ces pâturages ont échoué. Les termites ont en effet fait avorter toutes ces tentatives en mangeant les graines en cours de germination.
Des chercheurs en sciences animales de l’Université de Makerere (Ouganda) ont importé une idée d’Ethiopie, et convaincu à titre expérimental les éleveurs d’une même communauté de rassembler leurs animaux sur des enclos la nuit afin d’augmenter la concentration en fumier. L’application de cette méthode durant deux semaines a permis aux pâturages naissants de s’établir pour la première fois après des années de vaines tentatives (Figure 5b), les termites préférant le fumier aux graines.
Figure 5 : Un exemple de pâturage dégradé dans le « corridor du bétail » ougandais, avant la mise en place du pâturage communautaire de nuit (a) ; et après (b), la refertilisation du naturel du sol permettant le ré-établissement des espèces végétales dont les graines étaient sinon consommées par les termites.
Ce genre de « retournement » est certes surprenant mais pas isolé dans le cas des agro-écosystèmes, c’est-à-dire d’écosystèmes utilisés par l’homme pour la production agricole. Dans le cas présent, l’analyse de la résilience du système montre que, là où un écosystème naturel
serait sans doute irréversiblement dégradé, sans possibilité de « récupérer », cet agro-écosystème du « Cattle Corridor » dispose d’une bonne capacité de récupération. Notre hypothèse est que son anthropisation au fil des siècles l’a rendu plus résilient, mais la question reste ouverte et fait encore débat parmi les chercheurs de la région.
Que nous apporte le concept de résilience dans cet exemple – comme dans celui cité plus haut du « paa boong paa tham » en Thaïlande ? Tout d’abord il permet d’envisager un socio-écosystème comme un ensemble interconnecté où interagissent l’homme et l’écosystème, et où toute perturbation d’une des variables entraine des modifications des autres variables. Il permet d’identifier des seuils critiques au-delà desquels le système voit ses fonctions et/ou sa structure modifiée (c’est ce que représente la boule noire de la figure 3). Il permet enfin et surtout de voir qu’une stratégie de développement durable se doit de considérer tous les aspects et les acteurs du système (dans le cas présent : les éleveurs, leur bétail, les sols et les espèces herbacées, et même… les termites !), et qu’une stratégie d’innovation se doit de combiner changements institutionnels (convaincre les éleveurs, plutôt individualistes, de faire pâturer leurs bêtes ensemble) et techniques (ici, la fertilisation naturelle résultant du pâturage intensif de nuit).
Quelles leçons des sociétés du Sud? Pour conclure, essayons de tirer quelques enseignements des sociétés du Sud sur ce « faire corps ».
L’enseignement le plus précieux est sans doute qu’avant d’être un ingénieur ou un scientifique, celui qui intervient sur un écosystème doit aussi être humaniste, et s’interroger sur qui « habite », « façonne », et « vit de » cet écosystème – hier, aujourd’hui et demain.
Le second, c’est qu’il nous faut, pour « faire corps », rester bien conscients des grands équilibres planétaires. Les limites planétaires présentées précédemment donnent quelques pistes. En matière de pauvreté, on oublie souvent que les ¾ des très pauvres[1] de la planète ne sont pas dans les bidonvilles (où on nous les montre le plus souvent parce qu’ils sont faciles à photographier) mais dans des zones rurales, le plus souvent reculées sans accès aux soins, à l’éducation ou à l’eau potable.
Le troisième, c’est qu’il est sans doute grand temps de retrouver et revaloriser les savoirs « autochtones »… Un seul exemple : les Zaï ou Tassa en Afrique Subsaharienne existent depuis des siècles. Ce sont de petits bassins en terre creusés au pied des plantes cultivées pour stocker l’eau. Trop petits ou insignifiants pour faire l’objet d’une politique de développement. Et pourtant, des travaux de recherche récents (Amede et al., 2011) montrent qu’avec une amélioration minime ne nécessitant que très peu de main d’œuvre supplémentaire (relever les bordures de quelques centimètres et apport de bouses de bétail), ils constituent un levier puissant de restauration des sols et permettent aux agriculteurs de multiplier leurs revenus par deux ou trois ! Ils démontrent ainsi qu’il existe des trajectoires de développement qui permettent à la fois d’intensifier la production alimentaire, sans détruire l’environnement, ce qu’il est aujourd’hui courant d’appeler « intensification durable ».
Enfin, je ne saurais terminer ce tour d’horizon, certes incomplet, sans souligner la dimension spirituelle de ces savoirs autochtones. Il existe en effet de par le monde de nombreux « hydrosystèmes sacrés » dont le mythe et la croyance qui y sont associés donnent d’excellentes pistes pour la gestion des écosystèmes. Le « Paa Boong Paa Thaam »de Thaïlande possède une dimension sacrée qui a sans doute contribué à un retour rapide à l’équilibre. L’exemple le plus connu d’hydrosystème agricole sacré est sans doute celui des subaks ou Temples de l’Eau balinais (Lansing and Miller, 2005), qui assurent le partage de l’eau afin d’augmenter les revenus des riziculteurs, et ont démontré que le partage « rapporte » plus à la communauté que la recherche et la protection des intérêts individuels. Une dimension qui permet de ne pas perdre de vue le nécessaire équilibre entre progrès et respect de l’environnement.
Remerciements Merci à Elin Enfors, du Stockholm Resilience Center, pour sa relecture éclairée de cet article.
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